le 7 février petit matin 

Il fait nuit, 

nous arrivons au quartier général de la Nasa.

Je suis contente de revenir sur terre.

Tout le monde dort, et je reviens de la lune.

Dans ma poche la chaussette  de Neil Amstrong s'est endormie.

Je suis fière de la rapporter à sa soeur.

Quand j'entre dans le bâtiment , seule l'entrée est éclairée.

Dans le hall,  le gardien m'accueille en silence.

Il me dit que tout le monde dort, même sa chaise et son stylo.

Qu'il ne faut pas réveiller l'escalier, mais que l'ascenseur est insomniaque.

Je lui explique ma  présence, il comprend vite, il est heureux aux larmes, il me dit enfin, enfin, depuis tant d'années et il m'indique où repose la soeur de la chaussette.   

.C'est au deuxième étage.

C'est dans une semi-obscurité que j'ouvre la porte, la chaussette terrienne est endormie dans une sorte pantoufle de luxe.

Elle semble plongée dans un profond sommeil comme la belle au bois dormant.

J'essaye de faire le moins de bruit possible.

Je sors de ma poche le double lunaire et je la pose à coté d'elle.

Les chaussettes prennent tout de suite une pause similaire. Pas d'effusion, pas d'enlacement, les cinquante ans d’absence sont comblées par la posture retrouvée. Ensemble, elles forment comme deux L. 

Sa place était gardée. Elles se mettent en parallèles ,l'une de l'autre et me rendent un dernier hommage en plissant un ourlet. Je suis émue. La moitié de le terre dort et je regarde un rêve.

C'est beau des chaussettes qui se retrouvent. Je filme tout cela et je l'envoie au sponsor Labonale.

 

 

 

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