Moi, toi, si précieuse ,

Je t'écris, mais ça ne te réveille pas, cela ne te fais rien, que je t'appelle chérie ou même coeur d'Amour, tu fonctionnes pareil, tu laisses perler ton jus en ronronnant de la même manière.

Je ne sais pas vraiment comment tu marches, mais tu changes le temps.

Pour que tu sois totalement pleine, c'est long, parce que tu es vieille, tu radotes, tu mâchonnes, et puis tu exultes de toutes tes forces cette bouillantes bave comme si tu allais rendre ton âme.

Tes heures s'écoulent sur une seule phrase " ne pas mourir avant la fin d'un café."

Chaque matin je t'admire, tu m'obéis au bouton, comme si j'avais le pouvoir de t'éveiller, de te donner vie à l'instant où je  veux ton  breuvage.

Je suis l'exploitante des désirs ébullatoires, je sais que ca n'existe pas, ou pas encore, mais avec le temps, ça rentrera dans les moeurs, les désirs ébullatoires  deviendront la synthèse des émotions que l'on ressent quand on attend un café succulent.

Je me demande si ce matin  tu es en colère.

Si le café de mauvaise qualité ne te dégoute pas un peu. 

Tu t'appliques à ta tâche, mais j'entends que ton coeur ne chatouille pas le filtre.

Quelque chose ne passe plus.

 

 

 

 

  

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