J'arrivais à la limite, à cette finitude des instants nécessaires.

J'avais les preuves de son existence, pas toutes, loin de là son visage, mais ses trésors sur quelques traits. 

Je voulais revenir  à la surface. Manger mes doutes: si j'étais morte sans le savoir ? Si moi aussi, par un écart involontaire, je m'étais fait absorber par des légumes inoffensifs ? 

Je ne savais plus trop, la nageuse se taisait. Elle sentait certainement l'incertitude qui se mêlait en moi.

Par le  nombre de potager à découvrir, je serais restée.

Restée, dans l'ivresse de cette fête foraine, assise sur ces paysages onctueux, sur ces friandises ,qui sous terre, agitaient mes papilles, dans ce merveilleux, sur cette beauté qui pose l'ancre, le tumultueux sommeil des profondeurs...Restée avec elle pour la vie. 

Je te quitte car il est temps.  Je pars. Je m'engage par le même tunnel.Les parois sont chaudes.Ton corps n'est pas loin.Nos mondes se saluent. Tu écartes tes cuisses. Je me hisse sur mes ongles.

J'ai entendu les jardiniers. 

 

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