Aujourd'hui,

j'ajoute quelques tourbillons à ta cuillère,

à la manière des habitudes, ça fait des Bing, Bing, 

et dans ce mouvement  je fais tourner les pierres.

Elles sont en grandes conversations avec les chaises de jardin.

Les chaise c'est un peu nous,

des objets que l'on déplace vers l'ombre, le soleil puis la réserve.

J' écoute le chant populaire des pierres, 

-" ....On a  roulé puis roulé, et encore roulé pour se trouver au fond des tasses, 

dans le jardin de vos pensées...."

Tu ne me parles pas car tu voudrais être ailleurs, tu t'opposes, tu luttes, 

tu veux un monde où tout s'imbrique parfaitement, sans ratures, 

loin de cette cuisine où tout  se bouscule, penche,  chavire sans le bateau.

Les pierres continuent leurs refrains,

-" ...Les filles des montagnes, des ruisseaux, des rivières, on danse à ne plus regarder le ciel, on nous pousse à se cogner, se heurter, on se frappe à la rondeur ...."

C'est le long chemin des galets qui revient en rythme.

Le thé est presque froid.

" ...On se retrouve ensemble sur une plage du Havre, s'écrasant pour faire le paysage, nous sommes l'histoire qui roule, qui part, et qui reste, nous les filles des montagnes, des ruisseaux et des rivières...On nous pousse...."

J'avale les gorgées écrasées au palais, sans bruit.

Des gorgées pleines, 

car elles, 

boivent tout.

 

 

 

 

 

 

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