Parole d’objet temporaire ( Une Chaussure)

Sur le paillasson, je laissais une plainte en provenance du dehors,

une source de glaise et de cailloux, un échantillon du lac qui s'accrochaient aux poils.

C'est le recommencement qui tourne à l'habitude, j'apporte ce qui s'agrippe,

comme une maladie terreuse, en dessous de moi.

Mon rôle respecte cette peine pour conserver mon hôte au sec.

Je m'écrase à ne rien dire, à me noyer sur un temps ou sur un trottoir,

pour le prestige de cinq orteils.

Je n'ai que pour compagnie une chaussette muette, qui s'accorde avec le pied, pour combler tout mon corps caverneux.

Je conserve le silence des mauvaises odeurs, une soumission olfactive sous le poids de la  gravitation.

Je ne me lasse pas, de jamais me  nouer à d'autre que ma soeur.

Incompatibilité d'espèce et de variété, une chaussure ne s'associe pas à une botte amicale.

C'est une nature qui ne se perd pas dans ses balades.

On se marche de rencontre, parfois une semelle vient causer la surface, elle monte,

parfois, on s'empreinte sur le blanc, une trace ,

puis tenues par les pieds, on s'écarte. 

On est paire dans sa démarche.