Dans la nuit , il y a des ombres, des contours qui prennent  des formes.

J'ai connu l'homme de cet arbre.

Ses sillons entretiennent la liaison avec les nuages.

Les branches s'emmêlent dans le coton des mauvais jours,

les informations descendent, roulent dans l'écorce et roulent encore jusqu'à moi.

J'écoute.

L'oreille collée à l'arbre, je m'abreuve d'actualité proculaire ou semantaire 

Les deux mots n'ont aucun sens lorsqu'ils sont traduit en alphabet.

Ce sont des mots qui donnent des indices sur la météo et l'état des oiseaux.

Ce sont des sons, des ondes très aiguës, perçantes, que les tympans traduisent.

J'ai des tympans convertisseurs.

Cela me permet de comprendre mieux le monde et l'état des choses.

Sur terre nous devons être une centaine de polymatériel, ou de capteurs d'énergies.

L'arbre que j'écoute a été planté par un jardinier qui ne voyait pas.

Pendant des années, il a scruté sa croissance.

Dans le noir, il a palpé tous les jours son développement, touchant ses feuilles, effleurant ses branches.

Pendant 48 ans, son acolyte, Jeanne , une éleveuse de potager,  a fixé toutes les remarques, les commentaires  de ce jardinier de l'ombre, dans un petit carnet.

Par chance, quand Jeanne est morte, on me l'a donné.

 

 

 

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